Médecin sans vacances : le Dr. Feye en mission en République démocratique du Congo

30/03/2023

Passer ses vacances dans un hôpital d’Afrique subsaharienne plutôt que les pieds en éventail au bord de la piscine ? C’est ce qu’a fait le Dr Frederic Feye, coordinateur des services d’urgence. Parti du 4 au 19 mars en République démocratique du Congo avec « Médecins sans vacances », il avait déjà réalisé une mission au Rwanda avec cette organisation une dizaine d’années auparavant.

Un coin très reculé d’Afrique

Le Dr Feye s’est envolé en Afrique avec une infirmière gantoise spécialisée en soins intensifs et hygiène hospitalière. Accompagnés par un médecin congolais détaché du Ministère de la santé, ils étaient basés à Kasongo-Lunda, une petite ville dans la Province du Kwango, où règne la pauvreté : « On était dans un épisode du carnet du bourlingueur. Il nous a fallu 2 jours de voyage en 4×4 depuis Kinshasa pour atteindre l’hôpital de Kasongo-Lunda, très précaire. Depuis la Belgique, c’est 6 jours de voyage perdus au total. Leur service de soins intensifs et d’urgence n’a rien d’un service comme on l’entend chez nous : c’était une pièce avec des simples lits et aucun matériel ni médicaments à disposition. On ne s’imagine pas que ce genre d’endroit démuni, frappé d’une pauvreté extrême et d’une difficulté d’accès inimaginable existe encore. »

Des conditions de travail difficiles

La mission du Dr Feye portait sur la formation des équipes médicales locales et sur l’évaluation de leurs besoins pour leur proposer des solutions accessibles. Il devait plus particulièrement analyser le fonctionnement des prises en charge d’urgences et des soins intensifs (poser un diagnostic d’urgence, apprentissage sur l’utilisation de matériel spécifique…) et améliorer leur méthodologie de travail.

Mais la mission s’est avérée plus compliquée que prévue. Le quotidien des soignants et le déroulement des soins sont catastrophiques : « les infrastructures étaient démunies d’alimentation en électricité et en eau courante. Des panneaux solaires et des batteries assuraient un minimum d’alimentation, quelques heures par jour, mais il n’y avait pas assez de puissance pour tous les équipements médicaux et tous les bâtiments n’étaient pas raccordés. Nous avions emmené des monitorings, électrocardiogrammes, oxymètres et pousse-seringues. Aucun appareil ne fonctionnait. Heureusement qu’on est venu avec des médicaments de Médecins sans vacances. »

« L’hôpital a d’abord besoin d’ingénieurs avant des médecins »

Les observations du Dr Feye seront compilées dans un rapport qui permettra de tirer les conclusions sur les besoins logistiques et d’infrastructures de ces hôpitaux de campagne. « C’était une expérience très intéressante à vivre à titre personnel mais je ressens un léger sentiment d’inutilité sur l’aspect purement médical, dû aux infrastructures qui ne permettent pas d’offrir des soins de qualité. »

Le rapport permettra de mettre en lumière les dysfonctionnements et sera utile pour les missions futures.

Un soutien essentiel des collègues urgentistes du CHU

Cette mission n’aurait pas été possible sans l’aide des collègues urgentistes du Dr Feye, qui ont repris ses heures de garde durant son séjour en Afrique.

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